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Des nouvelles guêpes parasitoïdes momifient des chenilles

21 Mai 2014 , Rédigé par e-sciences Publié dans #Bio

En Équateur, 24 nouvelles espèces de petites guêpes parasitoïdes ont été découvertes : elles ont la particularité de momifier les chenilles de papillons qu'elles parasitent. Certaines portent même le nom de célébrités comme la guêpe « Shakira ».

La guêpe Aleiodes yanayacu porte le nom de la station biologique au cœur de ces travaux de recherche. © Shimbori, Shaw, ZooKeys, 2014, cc by 4.0

 

La guêpe Aleiodes yanayacu porte le nom de la station biologique au cœur de ces travaux de recherche. © Shimbori, Shaw, ZooKeys, 2014, cc by 4.0

 

Les animaux parasites se développent aux dépens de leur hôte, entraînant parfois leur mort… C’est le cas des guêpes, qui grandissent dans des larves de papillons et provoquent une véritable momification de la chenille qui les a nourries. En Équateur, des chercheurs ont découvert 24 nouvelles espèces de petites guêpes parasitoïdes du genre Aleiodes. Dans un article paru dans la revue ZooKeys, Scott Shaw de l’université du Wyoming et Eduardo Shimbori de l’université de São Carlos au Brésil présentent les nouvelles guêpes qu’ils ont identifiées.

Les guêpes Aleiodes sont des parasitoïdes des chenilles de papillon vivant dans la forêt tropicale. Autrement dit, les femelles cherchent un certain type de chenilles vivant dans des buissons ou de petits arbres et y injectent un œuf. Le parasitisme ne tue pas immédiatement la chenille, qui continue à se nourrir et à grandir pendant un certain temps. Mais la chenille finit par se rétracter et se durcir avant le stade de pupaison (avant de se transformer en nymphe) pour former une « momie » ; la guêpe fait alors son cocon dans les restes momifiés de la chenille. Lorsqu’elle a terminé son développement, la jeune guêpe découpe un trou pour sortir, s’envole et se reproduit pour recommencer un nouveau cycle de parasitisme.

 

La guêpe « Shakira », de son vrai nom Aleiodes shakirae, provoque une courbure chez la chenille hôte (en haut à droite) qui rappelait aux auteurs la danse du ventre pour laquelle l’artiste est réputée.


La guêpe « Shakira », de son vrai nom Aleiodes shakirae, provoque une courbure chez la chenille hôte (en haut à droite) qui rappelait aux auteurs la danse du ventre pour laquelle l’artiste est réputée. © Shimbori, Shaw, ZooKeys, 2014, cc by 4.0

 

24 nouvelles espèces de guêpes parasitoïdes découvertes

Pour Scott Shaw, ces guêpes présentent un intérêt écologique. « Ce sont vraiment des insectes hautement bénéfiques. Ces guêpes aident à contrôler naturellement les populations de chenilles qui se nourrissent de plantes, elles soutiennent donc la biodiversité des forêts tropicales. »

Dans le cadre du projet Caterpillars and Parasitoids of the Eastern Andes of Ecuador, les chercheurs ont récupéré des chenilles dans une forêt située sur les pentes orientales des Andes, à une altitude comprise entre 2.000 et 2.800 mètres. Les spécimens récoltés ont été étudiés à la station biologique de Yanayacu, dans la province de Napo (Équateur). Les nouvelles guêpes identifiées dans les chenilles de lépidoptères étaient de petits organismes, mesurant seulement quatre à neuf millimètres de long.

Parmi ces nouvelles espèces, certaines ont été baptisées en hommage à des célébrités, comme le comédien John Stewart (Aleiodes stewarti), le poète états-unien Robert Frost ou la chanteuse colombienne Shakira. L’espèce A. frosti a été nommée en référence au poème The Road Not Taken (la route que je n’ai pas prise), pour souligner les particularités morphologiques de l'espèce. La guêpe « Shakira » (A. shakirae) doit son nom au fait qu'elle provoque chez la chenille parasitée une courbure et une torsion inhabituelles, qui rappelaient aux auteurs la fameuse danse du ventre de l’artiste sud-américaine.

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